Romain GIOUX, le cycliste, diabétique depuis onze ans, évolue au plus haut niveau amateur par Benjamin Berthollet et en prime, il est devenu Champion du Limousin 2013

Romain Gioux a trouvé son équilibre

Rien ne différencie Romain Gioux des autres cyclistes. Pourtant, le Nivernais du CRC Limousin a quelque chose que les autres n'ont pas : le diabète. Cela fait onze ans qu'il vit avec. « J'ai découvert que j'étais diabétique en mai 2002. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais des crampes au bout de seulement 30 km de course », se rappelle-t-il.

Quotidiennement, le cycliste contrôle son taux de sucre dans le sang encore plus les jours de courses. En fonction des résultats, Romain Gioux s'adapte.

Pour réguler son taux de glycémie, trop élevé, le seul remède est l'insuline. Romain Gioux s'en injecte quatre fois par jour par voie intraveineuse, y compris les jours de course. La piqûre, un geste qui peut paraître suspect dans un monde touché par plusieurs affaires de dopage. « C'est vrai que sur les grosses compétitions, je ne me pique pas à la vue de tout le monde », avoue le jeune homme.

L'insuline reste aussi une substance interdite. « Il favorise la prise de masse musculaire », indique Patrick Aviat, médecin du sport à Nevers, 'uvrant pour le Comité régional olympique et sportif à Dijon.

Alors, pour concourir, Romain Gioux doit chaque année demander une autorisation d'usage thérapeutique (AUT) auprès de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).

Chaque jour, il doit trouver l'équilibre pour ne pas tomber dans l'hypo ou l'hyperglycémie. L'équilibre est encore plus difficile à atteindre les jours de compétition. Romain Gioux doit composer avec plusieurs facteurs et en particulier le stress, « qui fait monter le taux de sucre », informe Patrick Aviat.

Toutes ces contraintes liées au diabète n'ont aucune incidence sur ses performances.

Le coureur évolue en première catégorie et a remporté le 19 mai la Look. « Ça me tenait particulièrement à coeur, car je voulais le faire pour Diabet'team 1, l'association dont je fais partie. »

Le diabète a une autre conséquence : Romain Gioux connaît parfaitement ses paramètres biologiques. Son taux de sucre dans le sang correspond donc exactement à ses besoins. Il n'y en a n'y trop n'y pas assez. « Je suis plus sein qu'une personne normale », conclut-il.

Benjamin Berthollet
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