Vainqueur dimanche de la Route du Sud, Thomas Voeckler a vu sa confiance remonter en flèche alors que se profilent les Championnats de France et le Tour de France. Toujours aussi franc du collier, le coureur de l'équipe Europcar ne se fixe pas d'objectif. Pour sans doute mieux surprendre...
Thomas, vous venez de remporter la Route du Sud. C'est tout bon pour la confiance, non ?
Oui, je suis bien content. En plus samedi, je gagne une belle étape avec trois cols, donc bien content. Avec la victoire d'étape sur le Critérium du Dauphiné, je débloque le compteur, c'est bon pour la confiance. Parce que depuis le début de l'année, ça n'avait pas trop rigolé. La fracture de la clavicule, ce qui n'est pas forcément dramatique en soi, m'a fait rater des courses dans lesquelles j'avais envie de bien faire. Donc là, avec ces victoires en quelques jours, c'est vraiment bien.
Après l'étape samedi, Romain Bardet a tweeté: "Morale de l'histoire: ne jamais jouer au plus malin avec Thomas Voeckler. Côté fermé, sprint coupé, défaite assurée." Vous avez encore bien joué le coup.
Il y avait deux coureurs de l'équipe AG2R dans l'échappée (Gadret et Bardet, ndlr), ils m'ont attaqué à tour de rôle dans le col. Ils m'ont vraiment donné du fil à retordre, j'ai dû vraiment me sortir les tripes. Le métier a un peu joué, oui. Ça compte dans une situation comme celle-là. Heureusement que j'ai ça, parce que contre des jeunes comme Bardet qui ont de la fraîcheur, ça fait mal aux pattes quand ils attaquent. L'avantage que j'avais sur Gadret, et encore plus sur Bardet, c'est que le Port de Balès, je le connaissais vraiment mètre par mètre tellement je l'ai monté souvent. Et j'avoue que ça m'a beaucoup aidé.
J'ai toujours préférer les Pyrénées aux Alpes
Avez-vous un peu gambergé de ne pas gagner ?
Si, un peu. Parce que chaque année, je suis habitué à lever les bras pas trop tard dans la saison. Là, il a fallu attendre le mois de juin pour que j'aie la chance de gagner. Bon, j'avais des circonstances atténuantes. Mais ce que j'aime dans le vélo, c'est la victoire. Ça m'a fait du bien quand elle est arrivée près de Grenoble. Et sur la Route du Sud, j'ai confirmé.
Décidément, vous êtes à l'aise dans les Pyrénées.
J'aime beaucoup les Pyrénées, oui. J'ai toujours préférer les Pyrénées aux Alpes. Au niveau de l'effort, ça me convient mieux: les cols sont plus courts, un peu plus raides, j'ai envie de dire pour les puncheurs, même si les grimpeurs y sont forcément à l'aise. Tandis que dans les Alpes, ce sont des efforts longs, avec des cols de 20 kilomètres.
Serez-vous champion de France dimanche prochain ?
Je ne peux vraiment considérer les Championnats de France comme un objectif parce que pour que j'aie une chance de redevenir champion de France un jour, il faudrait un circuit hyper sélectif. Depuis quelques années, c'est dans ce domaine-là que je m'exprime le mieux, quand vraiment il y a du relief. Et cette année, la course en ligne est très ouverte, plus que l'an dernier je trouve, quand elle était promise à un sprinteur. Il y aura 150 coureurs au départ, une centaine d'entre eux peuvent se dire qu'ils ont une chance de gagner. Je ne pense pas être le coureur le moins à l'aise sur un circuit comme celui-là, mais en contrepartie je ne serai pas celui qui aura le plus de liberté. Je ne me fais pas d'illusion. Contrairement aux autres années, où j'arrivais plein d'ambition et de motivation, là je ne me mets aucune pression.
J'y vais sans objectif annoncé, je ne m'interdis rien, je ne me mets pas de barrière
Le parcours, assez casse-patte, peut tout de même vous convenir ?
Oui, ça va être assez casse-patte en effet. Je ne veux pas faire celui qui se la raconte, mais dans le peloton français, on est quelques coureurs comme Sylvain (Chavanel), Pierrick (Fédrigo) ou Jérémy Roy, si on attaque, ça suivra plus facilement que si c'est un autre moins confirmé. C'est dans le sens de la pancarte que je dis ça. Mais il ne faut pas se plaindre, quand on est favori, quand on est marqué, c'est qu'il y a des raisons de l'être et qu'on a obtenu des résultats avant.
Le Tour de France s'élance dans moins de deux semaines. Avez-vous déjà une idée derrière la tête ?
Je ne sais pas trop ce que je vais pouvoir y faire. Sur le Tour de France, j'ai l'impression d'avoir fait tout ce qui était réalisable dans mon domaine de compétence. Donc si je peux faire quelque chose qui s'en rapproche, ce sera déjà bien. J'y vais sans objectif annoncé, je ne m'interdis rien, je ne me mets pas de barrière. Je verrais au jour le jour, le principal c'est de ne pas faire de connerie et se faire plaisir en fonction des jambes, des étapes, des circonstances de course.
Le départ en Corse, avec trois étapes difficiles, peut être un bon terrain de jeu pour vous ?
Ces trois premiers jours seront différents des autres années dans le sens où ce sera très piégeux. Il y aura trois étapes avec trois scénarios possibles. On ne sait vraiment pas comment ça va se dérouler. La seule chose à laquelle je ne crois pas, c'est qu'une échappée matinale aille au bout. Sinon, tous les scénarios sont envisageables. Et il peut y avoir de la casse. Peut-être aussi des écarts, mais plutôt après des chutes, pas en raison de défaillances physiques, parmi les prétendants en tout cas. Mais il faudra savoir "piloter", avoir un peu de chance et être bien entouré.
Route Thomas Voeckler ne se met aucune pression pour le Tour de France. (Icon Sport) Vainqueur dimanche de la Route du Sud, Thomas Voeckler a vu sa confiance remonter en flèche alors que se ...
Voeckler: "Ce que j'aime, c'est la victoire"
Cyclisme Mag, toute l'actualité du cyclisme en direct - Cyclisme-Mag.com
Grâce à Cyclisme Mag, suivez toute l'actu cyclisme en direct et en vidéos : le Tour de France, les courses World Tour et le l'actu et résultats VTT, Piste et BMX. - Cyclisme-Mag.com
Cyclisme Mag, toute l'actualité du cyclisme en direct - Cyclisme-Mag.com