Avec une course émaillée par les crevaisons et les ennuis mécanique, le Team Europcar a vu émerger un homme de l’enfer du Nord : Yannick Martinez. Le néophyte a côtoyé les favoris et a évité les pièges de Paris-Roubaix. Dominique Arnould revient pour nous sur cette incroyable course.
« Beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes »
Pour parvenir à tirer son épingle du jeu lors de Paris-Roubaix, il fallait être très fort dimanche dernier. Et un peu épargné par les problèmes mécaniques. Comme presque toutes les équipes, le Team Europcar a été marqué par les aléas : « Dans les 90 derniers kilomètres, il ne me restait que trois coureurs ! », lance Dominique Arnould, déçu pour son équipe.
Au départ, le directeur sportif alignait deux co-leaders : Jimmy Engoulvent et Alexandre Pichot. Pour le premier cité, dès le début de course, les ennuis mécaniques commencent : « Pour Jimmy, cela commence avec un bris de dérailleur. Il revient dans la course et son pneu crève sur un passage à niveau. C’est une grosse déception pour lui », révèle Dominique Arnould. Des crevaisons, l’équipe en récolte à foison : Yohann Gène et Vincent Jérôme abandonnent, Alexandre Pichot « crève » dans les derniers kilomètres et termine à une anonyme 43e place. « Il avait les moyens d’accompagner le groupe Cancellara, j’en étais persuadé », lance son directeur sportif.
Pire, pour Antoine Duchesne et Björn Thurau, la course s’est achevée par une chute. Sans trop de gravité pour les deux coureurs, ils devront toutefois faire l’impasse sur leurs prochaines courses pour se rétablir.
Yannick Martinez sort de l’enfer
Avec Alexandre Pichot, il est le seul rescapé de l’aventure. Et pour son tout premier Paris-Roubaix, ce n’est pas un mince exploit : « C’est sa première expérience. L’an dernier avec la Pomme Marseille, il n’a jamais pu faire le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. Pour sa première année, il a montré ce qu’il valait », lance Dominique Arnould. Le directeur sportif peut être fier de sa nouvelle recrue : même s’il n’a terminé « que » 24e, Yannick Martinez a tout donné. Il a résisté aux meilleurs durant toute la course et dans le final, il s’est même permis de partir en contre aux côtés de favoris tels que Tom Boonen ou Thor Hushovd.
« Il ne manquait pas grand-chose pour que son échappée aille au bout. Il manquait peut-être un Cancellara ou un Sagan avec eux, et il aurait fait un grand numéro », relève Dominique Arnould. « Avec ce qu’il a prouvé, respect, parce qu’il marchait vraiment très fort ». Après avoir longtemps protégé son leader Alexandre Pichot, le sprinter a eu carte blanche : « il l’a bien exploitée. C’était la surprise au niveau français. Il n’y pas grand monde qui attendait Yannick Martinez dans le final, moi-même il m’a surpris : je ne pensais pas qu’il allait tenir la distance ».
Une surprise ? Pas tout à fait, puisque d’après son directeur sportif, le Français est taillé pour ces courses : « C’est un coureur qui frotte très bien, il est rapide au sprint, il est fait pour ces classiques ».
Même s’il affiche un bilan total émaillé des abandons de ses coureurs, Dominique Arnould est satisfait du collectif du Team Europcar : « On avait une équipe très forte. Et avec Yannick Martinez, on a prouvé qu’on pouvait résister aux meilleurs dans le final. On reviendra encore plus forts l’année prochaine ! »
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Paris-Roubaix : « Yannick Martinez, c'est une grosse surprise »
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