Tour de France 2014 : Cyril Lemoine Lemoine voit des pois rouges partout + autres actus et résultats - (Toute l'actualité Cyclisme de vos régions - La Nouvelle République)

Il y a pris goût, « Moineau » aux cérémonies, aux podiums, aux bises des hôtesses et surtout au nouveau maillot enfilé chaque jour : « Je vis un rêve éveillé », confie Cyril Lemoine, qui en six occasions a eu droit aux honneurs du protocole. Depuis dimanche et son coup de maître dans les bosses du Yorshire, le Tourangeau voit des pois rouges partout.

Une fois la tunique conquise, la stratégie de son équipe a fonctionné à merveille : étant donné l'avance minimale au classement des grimpeurs (Lemoine possède 6 points, contre 5 à Kadri et 4 à Voigts), il fallait protéger ce trésor le plus longtemps possible. Aussi, les Cofidis ont-ils surveillé leurs deux rivaux comme le lait sur le feu, tout en s'invitant un maximum dans les échappées « factices », afin de gratter les quelques points de la montagne distribués au fil des côtes de 4^e catégorie. Une tactique payante tout au long de la semaine, puisqu'elle a permis de conserver sans crainte le précieux trophée.
Mieux, Cyril Lemoine ne s'est pas contenté de rester sur la défensive, il a mis sa tunique aux premières loges. Mercredi, sur les pavés d'Arenberg, le maillot à pois a été pointé aux avant-postes toute la journée (10^e au final malgré une crevaison dans le dernier secteur) ; jeudi, à Reims, il a pris part au sprint final (12^e) ; hier, il a craqué dans la dernière côte, sans dommage pour le blason.
Rarement on aura vu un maillot à pois aussi actif pendant la première semaine du Tour : « J'en profite un maximum, ce n'est pas tous les jours qu'on porte un maillot distinctif sur le Tour de France. » D'habitude autosacrifié au profit de ses leaders, il s'est offert en cette première semaine de Tour, une belle notoriété, en même temps que le summum de sa carrière : « Je suis beaucoup plus sollicité, je signe des autographes. » On ne parle pas encore de « Lemoinemania », comme Virenque a pu en connaître en son temps, mais ça fait forcément plaisir pour un coureur de 31 ans qui n'a pas pléthore de titres à son palmarès.
Aujourd'hui, avec la première étape dans les Vosges, le Tourangeau s'attend à céder son bien : « Je vais défendre le maillot, je ne vais pas le laisser comme ça, mais la logique voudrait que je le perde ce samedi. » Avec un pincement au cœur, très certainement, mêlé au sentiment du devoir accompli : Cyril Lemoine a déjà réussi son Tour.

Hier, le Tourangeau a pu découvrir son futur coéquipier, Nacer Bouhanni, qu'il pourra accompagner dans les sprints de la Cofidis en 2015.